Données personnelles : quelles informations sont considérées comme telles ?

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Femme d'affaires regardant son smartphone dans un bureau

Un numéro de sécurité sociale figure systématiquement parmi les éléments protégés par la loi, tandis qu’une adresse IP n’est considérée comme sensible qu’en fonction de son usage. Le RGPD inclut les données génétiques et biométriques, mais exclut parfois les informations professionnelles, sauf si elles permettent d’identifier une personne physique.

La frontière entre donnée personnelle et information non protégée varie selon le contexte, la finalité du traitement et le croisement des sources. L’omission d’une simple référence peut entraîner des sanctions lourdes, même en l’absence de préjudice avéré.

Données personnelles : une notion centrale dans la protection de la vie privée

La protection des données personnelles s’impose aujourd’hui comme un pilier fondamental de la vie privée. Le RGPD, ce texte européen de référence, ne laisse rien au hasard : il désigne comme personnelle toute information liée à une personne physique identifiée ou identifiable. Un nom, une adresse, un identifiant, et parfois même une donnée de localisation suffisent à faire basculer une information dans la sphère privée. La CNIL, autorité française, veille à l’application de ces règles et tient les acteurs à la baguette.

Dans les entreprises et chez les sous-traitants, chaque donnée à caractère personnel doit être répertoriée, protégée, suivie à la trace et archivée. Le DPO (délégué à la protection des données) occupe une place-clé : il pilote la conformité et diffuse la culture du respect des données. Aujourd’hui, la traçabilité s’inscrit dès la conception des systèmes, conformément au principe du privacy by design. Aucun traitement ne passe sous le radar : la vigilance de tous les instants s’impose, car la moindre faiblesse peut coûter cher.

Voici les points majeurs à retenir sur le sujet :

  • Le RGPD concerne toute structure manipulant les données de résidents européens.
  • Les données pseudonymisées restent dans le champ du RGPD, alors que les données anonymisées de manière définitive en sont exclues.
  • Un registre des traitements doit être tenu pour répertorier toutes les opérations sur les données.

Impossible de faire l’impasse sur le consentement explicite pour les usages sensibles. À chaque étape, le responsable du traitement doit prouver sa conformité et préserver la confidentialité des données. Les recommandations du Comité européen de la protection des données s’imposent comme boussole pour harmoniser les pratiques et garantir un haut niveau de protection.

Quelles informations sont réellement considérées comme des données personnelles selon le RGPD ?

Le RGPD n’accorde aucune place à l’incertitude. Toute information permettant d’identifier directement ou indirectement une personne physique entre dans la catégorie des données personnelles. Cela inclut le nom, le numéro de sécurité sociale, l’adresse postale ou électronique, la photo d’identité, mais aussi les données biométriques, la géolocalisation ou l’adresse IP. Ce périmètre s’étend aux combinaisons d’éléments qui rendent une personne identifiable.

L’identifiabilité va bien au-delà de l’état civil. Un identifiant technique, un numéro client, un enregistrement vocal, une empreinte digitale, des données de navigation ou même une information trouvée publiquement peuvent être assimilés à des données à caractère personnel. Le RGPD inclut aussi les données pseudonymisées : même si elles ne révèlent pas immédiatement l’identité, elles restent visées dès lors qu’une identification reste possible. En revanche, lorsque l’anonymisation est irréversible, la donnée sort du périmètre du règlement.

Voici quelques cas concrets à garder en tête :

  • Les données sensibles telles que la santé, l’origine, les convictions, ou la biométrie sont surveillées de près et leur traitement suppose un consentement explicite.
  • Le registre des traitements garde une trace précise des mouvements et usages de chaque information personnelle.

Le privacy by design impose une réflexion de fond dès la création des outils informatiques. Peu importe la source, qu’elle soit issue d’une collecte directe ou de bases accessibles publiquement, l’obligation de protection s’applique sans faille.

Données personnelles, PII, non-PII : comprendre les distinctions essentielles

Le vocabulaire change, l’objectif reste le même : protéger la confidentialité des personnes. Le RGPD utilise le terme donnée à caractère personnel, les autorités américaines parlent de PII (Personally Identifiable Information), et à l’opposé, on trouve la donnée non personnelle, qui échappe à toute identification. Cette diversité de termes cache une réalité : la protection dépend du cadre légal et du contexte.

En Europe, la définition du RGPD s’applique sans ambiguïté : toute information relative à une personne physique identifiée ou identifiable relève de la réglementation. Aux États-Unis, le paysage est plus fragmenté. Le NIST (National Institute of Standards and Technology) évoque la PII, mais chaque secteur a ses propres règles, comme la PHI (Protected Health Information) dans le domaine de la santé sous la loi HIPAA, ou d’autres catégories pour la finance ou le commerce.

Pour clarifier les différences, retenons :

  • Données personnelles (RGPD) : définition harmonisée dans l’UE, appliquée par la CNIL et les régulateurs nationaux.
  • PII (États-Unis) : définitions multiples, variant selon le secteur et l’État.
  • Données non personnelles : anonymisées de façon définitive, elles ne sont plus concernées par le RGPD, mais leur statut demeure incertain aux États-Unis.

Les responsables de traitement doivent jongler avec ces subtilités. Pour les entreprises internationales, le risque de confusion est bien réel. Une donnée anonymisée, dissociée de tout identifiant, n’est plus soumise au RGPD. En revanche, la simple pseudonymisation ne suffit pas : tant qu’il existe un moyen de retrouver l’identité, la donnée reste protégée.

Jeune homme remplissant un formulaire dans la cuisine

Les conséquences juridiques du non-respect du RGPD pour les organisations

Le RGPD ne se limite pas à un cadre théorique. Chaque organisation qui manipule des données personnelles s’expose à des conséquences concrètes. En France, la CNIL multiplie les contrôles : les manquements donnent lieu à des avertissements, mais aussi à des sanctions financières qui marquent les esprits. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : jusqu’à 4 % du chiffre d’affaires mondial ou 20 millions d’euros d’amende, selon le montant le plus élevé.

La responsabilité ne s’arrête pas au responsable du traitement. Les sous-traitants doivent également garantir la sécurité des données qui leur sont confiées. Les failles de sécurité, l’absence de registre ou l’oubli de réaliser une analyse d’impact sont devenus des angles morts qui pèsent lourd. La charte informatique doit comporter des règles précises, connues de tous, assorties de mesures disciplinaires en cas de manquement.

Pour avancer, divers outils accompagnent les structures : guide de la CNIL, auto-diagnostic EvalRGPD, réseau d’experts Activateurs France Num. Une politique de protection des données bien construite, une documentation à jour et des processus clairs forment aujourd’hui la base. La traçabilité, la transparence et l’archivage deviennent des réflexes incontournables. Oublier, négliger ou ignorer les règles n’est plus toléré ; les conséquences sont désormais bien réelles.

À l’heure où chaque donnée circule et se recoupe, la vigilance reste le seul rempart solide. La protection de la vie privée, loin d’être un luxe, s’affirme comme la nouvelle frontière de la confiance numérique.